Ne m'oublie pas : Les chants d'amour en marge des classiques

Publié le 23 mai 2025 par Océane
Ne m'oublie pas 2
SoundCast
La musique et les chansons dans le cinéma d’animation

Après avoir exploré, dans notre précédent numéro de "Ne m'oublie pas", les chansons plus ou moins oubliées dans les films d’animation sous un angle mélancolique, il est temps de se tourner vers une thématique plus lumineuse : les chants d’amour.

 

À travers chaque numéro, je vous propose une thématique, un fil conducteur, une émotion — et une sélection de morceaux qui m’ont, à un moment ou un autre, accompagnée. Ce ne sont ni les plus connus, ni les plus célébrés. Justement. Mon choix s’est porté sur ces titres qui, selon moi, n’ont pas reçu toute l’attention qu’ils méritaient. Pas de classement, pas d’exhaustivité ici — seulement des instants choisis, guidés par une écoute intime. Une manière de raviver leur éclat, et, je l’espère, de vous inviter à les redécouvrir autrement.

Amitié, amour, famille, admiration, toutes les formes sont possibles tant qu'on avoue nos sentiments profonds. Après tout, l'amour est un sentiment universel, aussi complexe que puissant, qui touche chacun d'entre nous — et le traduire en musique devient alors un acte profondément poétique et émouvant. Nous connaissons les plus emblématiques comme L'Amour brille sous les étoiles dans Le Roi Lion, Ce rêve bleu dans Aladdin, Histoire éternelle dans La Belle et la Bête ou bien encore la musique Married Life dans Là-haut. Et pourtant, il existe de nombreuses autres chansons, moins ancrées dans l’inconscient collectif, mais capables de transmettre un amour inconditionnel en un instant, à travers quelques accords et paroles.

Prêts à laisser ces chansons réveiller en vous l’envie d’aimer, tout simplement ?

 

La Belle et la Bête - Gary Trousdale, Kirk Wise - 1991

 

Bambi

Je chante pour toi, chantée par Jean-Claude Corbel et Bénédicte Lécroart

L'une des plus belles chansons d'amour, exprimée par Bambi et Féline qui s'avouent leurs sentiments dans un décor onirique et féerique. La musique est douce, entraînante, poétique et nous rappelle les effets ainsi que la magie du premier amour.

 

 

 

Robin des Bois

Hier, deux enfants, chantée par Franca Chevallier

À la fois romantique et nostalgique, cette chanson nous offre un moment où le temps semble s'arrêter pour Robin et Belle-Marianne. Ils profitent de leurs retrouvailles dans la forêt paisible où ils font ressortir leur amour sincère ainsi que des souvenirs liés à leur enfance passée ensemble.
La mélodie est douce, apaisante, avec un orchestre simple et délicat, mettant en valeur l'émotion des paroles. La voix tendre de la chanteuse apporte également une touche poétique et mélancolique à la scène, renforçant la beauté de leur relation (dans sa version originale ci-dessous, par Nancy Adams).

 

 

 

Rebelle

Soleil brûlant, interprétée par Maéva Méline

Beaucoup moins emblématique que Vers le ciel mais toute aussi plaisante. Accompagnée d'une scène émotive entre Mérida et sa mère transformée en ours, nous contemplons la naissance d'une vraie complicité entre elles. La chanson, au rythme doux, exprime la tendresse et l'évolution d'un lien mère-fille, montrant qu'elles parviennent à se comprendre et à s'aimer malgré leurs différences.

 

 

 

Élémentaire

Steal the Show, chantée par Lauv

Chanson clé du film, trop largement déconsidérée, elle accompagne la scène romantique entre Flam et Flack qui tissent des liens de plus en plus profonds malgré leurs éléments opposés. Douce, lumineuse et intime, elle évoque la naissance de l'amour et l'émerveillement avec une mélodie électronique et moderne. La voix de Lauv apporte une tendresse rêveuse collant parfaitement à l'univers coloré et chaleureux du film. C'est la musique idéale pour renforcer l'idée que, malgré les différences, deux personnes peuvent se sentir en parfaite harmonie ensemble.

 

 

Les Enfants Loups, Ame & Yuki

Mother's Song, interprétée par Ann Sally

La chanson est présente dans certains moments précieux entre Hana, la mère, et ses enfants, mais également dans le générique de fin. Tout comme l’indique le titre, elle évoque l’amour protecteur et inconditionnel d’une mère impliquant des sacrifices. La mélodie est, comme la voix de la chanteuse, douce et apaisante, renforçant l’émotion de ces petits moments à chérir en famille. La musique incarne parfaitement l’esprit du film et ses thèmes élaborés sur la force de la maternité ainsi que la beauté d’une famille, même incomplète.

 

 

 

Un Monstre à Paris

La Seine, interprétée par Vanessa Paradis et Matthieu Chedid

Bien que La Seine ne soit pas une chanson oubliée, elle mérite sa place ici pour la façon subtile dont elle évoque une déclaration d'amour à Paris. Une chanson à double interprétation avec la présence d’un jeu de mots entre la Seine et la scène. Le morceau commence dans un endroit opportun, qui n’est autre qu’une scène dans un cabaret avec nos deux personnages Lucille et Francœur, et continue dans les rues et sur les ponts de Paris, où l’on aperçoit le fameux fleuve en contrebas. Elle évoque la beauté de la ville tout en mettant en valeur la relation naissante entre les deux personnages. L’amour, la liberté et l’évasion sont au cœur de ce chant doux et joyeux, où nos protagonistes parviennent à se comprendre à travers leur complicité musicale.

Fun Fact : Le clip, qui tout comme le film a été réalisé par Bibo Bergeron, remporte le prix du meilleur vidéoclip en 2012 aux Victoires de la musique.

 

 

Brisby et le Secret de NIMH

Pour l’amour d’un enfant, chantée par Svetlana

Une douceur sans égale exprimant l’amour inconditionnel d’une mère envers son fils malade, qui reflète parfaitement le message du film. De tendres paroles accompagnent une mélodie à la fois rêveuse et mélancolique, où le courage de la petite souris Brisby est mis en évidence. Cette dernière est prête à affronter tous les dangers pour sauver Timothée, son enfant, jusqu’à offrir son dévouement et son sacrifice.

Fun Fact : Une version longue existe et conclut le film dans le générique de fin. Elle est interprétée par Yves Duteil et demeure tout aussi touchante et émotive que celle de Svetlana. (Dans sa version originale ci-dessous par Katie Campbell)

 

 

 

Le Roi Lion 2 : L’Honneur de la tribu

Nous sommes un, chantée par Emmanuel Curtil et Kelly Marot

Cette chanson intervient lorsque Simba tente d’enseigner à Kiara l’importance de la famille et la transmission des valeurs. Elle sert de leçon de vie pour la jeune lionceau qui cherche encore sa place et à s’affirmer. Simba essaie de lui faire comprendre qu’elle a besoin des siens pour obtenir du soutien et de la force. Elle met aussi en évidence les attentes de Simba envers sa fille, ce qui contraste avec le désir de liberté de cette dernière. Musicalement, l’ambiance est douce, accompagnée d’un chœur africain qui rajoute une touche puissante à la musique.

 

 

 

Frère des Ours 2

Comme seul au monde, chantée par Mimi Félixine et Christophe Berthier

Bien qu’on retienne principalement les musiques du premier volet, celle-ci n’est pas à délaisser et vaut le coup d’être écoutée et appréciée. C'est une chanson un peu particulière puisqu’elle montre le rapprochement entre Kenaï et Nita, mais aussi le rejet de Koda. Toutefois, si l’on fait abstraction de la scène, la musique a l’air d’un chant d’amour entre les deux personnages. Dans le film, Kenaï et Nita ravivent leur lien d’autrefois, ils rient et s’amusent ensemble, délaissant Koda, qui est mis à l’écart petit à petit. Il est souvent oublié ou ignoré par son frère spirituel, ce qui attriste fortement l’ourson. La chanson se joue en arrière-plan et certaines paroles peuvent résonner pour les deux ours, avec Koda qui se sent désormais seul au monde, contrairement à Kenaï. Elle marque la fissure dans leur lien fraternel et, malgré son air enjoué, la musique peut sembler à la fois joyeuse et poignante.

 

Frère des Ours 2 - Ben Gluck - 2006

 

Outro

Bien sûr, il existe bien d’autres chants d’amour qui mériteraient d’être évoqués, tant le cinéma d’animation regorge de moments musicaux sincères et bouleversants. Mais mon choix s’est arrêté sur ces titres-là. La suite de cette chronique, le mois prochain, explorera les chansons et musiques d’ouverture de films — non pas les plus populaires, mais celles qu'il ne faut tout de même pas oublier.

 

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