Ne m'oublie pas : Les musiques d'ouverture en marge des classiques

Dans la continuité de nos précédentes explorations musicales, cette chronique s’intéresse aux morceaux d’ouverture parfois oubliés mais qui, dès les premières secondes, installent l’ambiance d’un film et captivent notre attention.

"Ne m’oublie pas" est une série d’épisodes de la chronique SoundCast où je m’attarde sur ces musiques de films d’animation noyées dans l’abondance des grands classiques. Chaque numéro explore une thématique différente, à travers une sélection personnelle — sans prétention à l’exhaustivité. Les morceaux que j’ai choisis me semblent injustement discrets, alors même qu’ils résonnent encore en moi. Il y en aurait mille autres à citer, bien sûr. Mais voici ma sélection des musiques d'ouvertures dont il faut se souvenir.

Il y a des musiques qui nous plongent directement dans l'univers du film dès l'introduction, tout comme L'Histoire de la Vie dans Le Roi Lion. Elles parviennent à nous transporter grâce à une mélodie puissante, vibrante, des paroles impactantes ou une mise en scène intense et prenante.

Suivez-moi à travers diverses musiques d'ouverture qui vous donneront probablement l'envie de relancer les films.

Bambi

L'Amour est éternel, chantée par Jean-Claude Corbel

Chanson d'ouverture du film avec laquelle nous découvrons les premières images de la forêt sur un air paisible et magique. La beauté de l'amour règne dans les paroles, comme un chant universel.

Oliver et Compagnie

Il était une fois à New York City, interprétée par Slim Batteux

Le film s'ouvre sur cette chanson qui nous plonge directement dans une ambiance américaine avec ses gratte-ciels imposants. On y découvre notre héros, Oliver, un petit chaton qui attend de se faire adopter dans cette immensité. Les paroles racontent son innocence face à la dureté de la ville. La mélodie est douce et pose l'ambiance du film, illustrant avec merveille le contraste entre la solitude d'Oliver et l'énergie dynamique de cette métropole (dans sa version originale ci-dessous, par Huey Lewis).

Spirit, l'étalon des plaines

Me voilà, chantée par Bryan Adams

Pour commencer, j'annonce que l'intégralité de la bande originale du film mérite d'être dans cette liste. Je considère Bryan Adams comme le Phil Collins de DreamWorks. Leurs voix respectives sont cultes et offrent une dimension uniques aux chansons. Il y a tant à dire sur ces deux artistes qu'il faudrait rédiger un article spécialement sur eux (pourquoi pas, un jour ?). Cette chanson entraînante ouvre le film avec une scène où Spirit, encore poulain, découvre le monde, avec de vastes et somptueux paysages. Elle exprime l'enthousiasme et l'émerveillement de l'animal face à la vie, ainsi qu'une bonne dose de liberté.

Robin des Bois

Whistle Stop, composée par Roger Miller

Le film s'ouvre sur ce morceau instrumental annonçant une ambiance joyeuse, avec des éléments de musique country et folk. Son sifflement emblématique et sa mélodie simple mais accrocheuse servent à introduire l’œuvre de façon légère et ludique, sur un rythme enjoué et entraînant.

Fun fact : La musique a été reprise et remixée pour devenir un phénomène internet dans les années 2000 avec la chanson The Hamsterdance Song.

La Belle et la Bête

Prologue, composée par Alan Menken

Une musique utilisée comme ouverture, où un narrateur pose le contexte du film, expliquant la malédiction du prince transformé en Bête, illustrée par des vitraux. La musique suit l’évolution du récit, passant d’une atmosphère élégante et mystérieuse à une tonalité plus sombre et dramatique. On apprécie l'harmonie d'un orchestre envoûtant et majestueux, avec des instruments nous transportant directement dans l'univers, avec un brin de douceur, de féerie et de mystère.

La Reine des Neiges

Vuelie, composée par Christophe Beck

Le morceau d’ouverture est librement inspiré d’une composition de Frode Fjellheim intitulée Eatnemen Vuelie (2002). Plutôt qu’une reprise à proprement parler, il s’agit ici d’une adaptation partielle, élaborée par Christophe Beck en collaboration avec Fjellheim, pour s’intégrer à l’univers du film. Bien qu’elle contienne des chœurs interprétés par Cantus, ce n’est pas une chanson traditionnelle avec des paroles ; les voix y sont utilisées comme un instrument à part entière, créant un effet à la fois spirituel et ancestral. La pièce pose immédiatement l’ambiance nordique et mystique du film, avec une mélodie envoûtante inspirée du joik, un chant traditionnel du peuple autochtone sami.

Note: À ne pas confondre avec Le Cœur de glace, la première chanson scénarisée du film chantée par les tailleurs de glace. Vuelie est le morceau d’introduction purement choral, entendu juste avant.

Le Roi Lion 2 : L'Honneur de la tribu

Il Vit en Toi, interprétée par François Mpondo

Parlons de la bande originale du Roi Lion 2, qui est probablement l'une des meilleures de toutes les suites de Grand Classiques Disney produites par DisneyToon Studios. Certaines chansons sont tout aussi qualitatives que celles du premier opus, malheureusement, elles ne demeurent pas aussi emblématiques. C'est le cas pour Il Vit en Toi, qui ouvre le film de manière presque aussi magistrale que L'Histoire de la Vie. Cette fois-ci, le règne animal célèbre la naissance de Kiara, la fille de Simba et Nala. Ce début marque l'héritage spirituel de Mufasa, qui a passé le flambeau à son fils. Les valeurs sont transmises, le cycle se répète de génération en génération, et nous remarquons très bien le lien entre le passé et le présent. Les chœurs et sonorités africaines renforcent la puissance et l'authenticité de la musique, qui nous font vibrer devant une scène contemplative transcendante.

La Petite Sirène 2 : Retour à l'océan

Sous le soleil, chantée par Marie Galey, Henri Salvador, Gilles Vajou et Patrick Rocca

Cette chanson reprend l'ambiance colorée et festive du premier volet et fait écho à la chanson Sous l'Océan, un petit clin d’œil pour les plus nostalgiques. Tous les personnages se retrouvent durant une cérémonie afin de célébrer la naissance de Mélodie, la fille d'Ariel et d'Éric, marquant la réunion des mondes aquatiques et terrestres. Les paroles et la mise en scène soulignent l'harmonie entre les deux peuples, un thème central où le film pose les enjeux dès le début, puisque Mélodie devra trouver qui elle est.

Outro

Ces musiques d’ouverture, parfois éclipsées par les grands classiques du genre, n’en demeurent pas moins précieuses. Elles racontent, suggèrent, et éveillent en nous une émotion immédiate, souvent oubliée mais jamais anodine. C’est à travers elles que commence la magie. Le mois prochain, cap sur un autre terrain sensible de l’animation : les chansons qui donnent voix aux rêves, aux espoirs, à ces élans intimes que seul le chant semble capable d’exprimer.

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