Histoire du Cinéma d'Animation: Les premiers longs métrages d’animation
Histoire du Cinéma d'Animation: Les premiers longs métrages d’animation
Dossier rédigé par Guillaume
Cette troisième partie met en lumière les premiers longs métrages d’animation, des pionniers visionnaires comme Quirino Cristiani jusqu’aux innovations de Walt Disney avec Blanche-Neige et les sept nains.
Le Premier n'est pas un Disney
El Apóstol est le premier long métrage animé de l’histoire du cinéma. Il est créé en Argentine, en 1910, par le réalisateur Quirino Cristiani. Il s’agit d’une satire politique mettant en scène le président argentin Yrigoyen qui combat la corruption et l’immoralité à l’aide des foudres de Jupiter. Toutes les copies du film ont été détruites en 1926 lors d’un incendie dans les coffres du producteur.
Le deuxième film animé de l’histoire du cinéma, Sin dejar rastros (1918), est également une œuvre de Quirino Cristiani. Cette fois-ci, le réalisateur opte pour un film de guerre. L’Argentin remet en scène une dernière fois le président dans son troisième et dernier film Peludópolis (1931), qui a aussi l’avantage d’être sonore. Malheureusement, ces deux films n’ont pas été conservés.
Le plus ancien long métrage d’animation conservée et une œuvre de l’Allemande Lotte Reiniger et date de 1926. Les Aventures du prince Ahmed, inspiré des contes des mille et une nuits, est entièrement réalisé en animation de papiers découpés. Il est présenté en France l’été 1926 à la Comédie des Champs-Elysées de Louis Jouvet.
En 1935, le Russe Alexandre Ptouchko innove avec Le Nouveau Gulliver en associant les prises de vues réelles à l’animation de marionnettes, faisant de son œuvre le premier long métrage hybride de l’histoire du cinéma. Malgré son succès international, le film n’a pas été distribué en France.
Blanche-Neige et les sept nains, produit par Walt Disney en 1937, éclipse ses prédécesseurs en raison de ses impressionnantes innovations techniques et qualités créatives, ainsi que par l’impact qu’il a suscité sur le public américain comme international. Considéré comme le premier chef-d’œuvre de l’animation par de nombreux cinéphiles, le film marque un record pour l’époque avec son budget de production de 1,48 million de dollars, très largement rentabilisé par les revenus engendrés à sa sortie et encore aujourd’hui. Certaines séquences nécessitent la technologie de la caméra multiplane, inventée par Bill Garity, afin d’apporter une sensation de profondeur remarquable. L’appareil sera utilisé par le studio sur toute la période de son premier âge d’or. Walt Disney est aussi convaincu de l'importance de la présence de musique et de chansons pour accompagner le récit. La plupart des œuvres du studio continueront d’entretenir cette tradition.
Ladislas Starewitch réalise Le Roman de Renard et donne ses lettres de noblesse à l’animation de marionnettes. Le film sort en Allemagne en 1937, et en France en 1941.
Entre temps, en 1939, les frères Fleischer, supportés par Paramount Pictures, sortent le long métrage Les Voyages de Gulliver, dans lequel ils ont usé et abusé de leur technique de la rotoscopie. Si le Studio Disney emprunte aussi cette technologie, il l’exploite avec beaucoup plus de subtilité comme en témoigne la fée bleue de Pinocchio (1940) qui se meut de façon plus harmonieuse que ce pauvre Gulliver repassé.
En République de Chine, les frères Wan sortent le premier long métrage d’animation produit en Asie, La Princesse à l’éventail de fer (1941). La réalisation du film se fait en pleine Seconde Guerre mondiale sous la menace constante de l’envahisseur japonais. Si l’influence des œuvres précédentes y est perceptible, la tradition nationale prend le dessus et impose son style propre.
La partie quatre de ce dossier, Standardisation, est à découvrir ici.
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