Le Roi des rois
Le Roi des rois
Infos techniques du film d'animation "Le Roi des rois"
Titre original
Durée
Date de sortie en France
Pays d'origine
Réalisation
Société de production
Synopsis du film d'animation "Le Roi des rois"
Walter, un garçon turbulent, ne rêve que des exploits du Roi Arthur et de sa fidèle épée Excalibur. Son père, Charles Dickens, décide alors de lui raconter la vie du « Roi des rois » : Jésus-Christ. Grâce aux talents de conteur et à l’imagination débordante du célèbre romancier, Walter, accompagné de son chat Willa, va vivre une aventure palpitante et découvrir l’une des plus belles histoires de l’humanité.
Critique du film d'animation "Le Roi des rois"
Produit par le studio indépendant américain Angel Studio (utilisant le financement participatif par actions), Le Roi des rois nous offre une nouvelle adaptation de la vie de Jésus, dans une mise en abyme où l’auteur Charles Dickens lui- même se fait le narrateur. Grand succès au box-office américain, porté notamment par un casting vocal original particulièrement prestigieux., le film de Seong-ho Yang a battu le record précédemment détenu par Le Prince d’Égypte, devenant ainsi le meilleur lancement de l’histoire pour un film d’animation biblique.

Les points forts
Reconnaissons d’abord la qualité de l’animation, fluide et agréable à voir. Les images sont toujours pleines de couleur et chaleureuses, correspondant parfaitement à l’identité visuelle attendue d’un film biblique. Porté par la très belle musique de Kim Tae-seong, le récit est assez rythmé et souffre de peu de temps morts. La mise en scène de Seong-ho Yang a en outre le mérite de créer des images souvent saisissantes pour un jeune public, qui illustrent avec efficacité le récit biblique, sans édulcorer la gravité des événements, mais sans jamais créer d’images excessivement violentes. Les transitions entre le temps présent (le XIXe siècle de Charles Dickens) et le récit biblique sont très réussies visuellement, visant à souligner l’écho que peuvent trouver les Évangiles dans la vie des chrétiens de toutes les époques. À ce titre, la mise en scène nous offre quelques idées assez jolies, comme ce final jouant sur un renversement des regards et transformant le spectateur en acteur direct des miracles du Christ. Ainsi, le discours est efficace lorsqu’il repose sur les images ; malheureusement, il le devient beaucoup moins quand il s’appuie sur les dialogues…

Les points faibles
Le principal problème du film réside dans le terrible manque de subtilité des dialogues. Si l’idée de la mise en abyme du récit biblique à travers les yeux de Charles Dickens est prometteuse sur le papier, son application à l’écran ne donne rien… Hormis lors de deux scènes où Dickens donne des clés de lecture utiles à son fils sur l’origine de la Pâque juive et sur la raison du sacrifice de Jésus sur la croix, le reste n’est presque que paraphrase, le narrateur se contentant souvent de répéter mot pour mot ce qu’on vient de voir dans la scène qui précède. Et quand les dialogues quittent la paraphrase, c’est pour asséner des leçons d’un didactisme pesant. C’est finalement là que réside le principal problème du film : à qui s’adresse-t-il ? S’il vise à faire connaître l’histoire de Jésus à un public non chrétien, la démarche paraît ratée, tant il adopte un prosélytisme qui risque d’être contre-productif auprès de ceux qui ne sont pas déjà acquis à sa cause. S’il cherche à faire connaître la vie de Jésus à des enfants de famille chrétienne, alors l’objectif semble mieux atteint. Mais se pose une autre question : est-il vraiment nécessaire, en 2025, d’adapter la vie de Jésus à l’écran de manière aussi littérale, alors que des dizaines d’œuvres l’ont fait auparavant ? On en voit peu l’intérêt, à moins d’y apporter une vision nouvelle, ce que ne fait pas Le Roi des rois.

En conclusion
Ainsi, Le Roi des rois est un beau film d’animation, visuellement séduisant et assez accrocheur pour un jeune public. Il souffre malheureusement de dialogues trop peu subtils et d’une démarche dont la pertinence mérite légitimement d’être questionnée, à une époque où le Nouveau Testament a déjà fait l’objet de centaines d’adaptations, toutes plus littérales les unes que les autres.
